Histoire de Napoléon : I. Un génie militaire et stratégique
Un génie militaire et stratégique
L’histoire proclame que Napoléon est l’un des plus grands généraux de l’histoire de la guerre ; sa vision stratégique et sa maîtrise de toutes les variables qui influencent le comportement d’une vaste armée ont fait de lui une figure légendaire aux côtés d’Alexandre le grand, Jules César ou bien encore Hannibal.
Napoléon a été couronné Empereur de France de sa propre main lors d’une cérémonie en grande pompe le 2 décembre 1804. Ce moment de gloire suprême est le fruit d’une série de promotions rapides qui l’ont vu passer du statut de capitaine d’artillerie peu connu à celui de maître incontesté de la France et plus largement de l’Europe en l’espace de 6 ans seulement.
Nous avons tous son image dans notre inconscient et on le reconnaîtrait de loin, un homme, guère grand, 1 mètre 68, la moyenne de l’époque, avec sa simple redingote grise, la main dans son veston et son chapeau bicorne porté volontairement de côté (pour l’anecdote à l’époque le bicorne se portait avec une corne vers l’avant et l’autre élancé à l’arrière), Napoléon le portait donc à sa manière, sur le côté, une sorte de signature pour se démarquer.
Dans cet article, nous plongeons dans un cours accéléré sur la chronologie européenne afin de parler de l’histoire incroyable du premier Empereur de France et de son héritage. La figure de Napoléon Bonaparte demeure un emblème de l’Histoire française, un exemple rare de grandeur et d’ambition. Son règne a vu la France s’élever au rang de super puissance européenne. Influençant profondément l’histoire mondiale, symbole de bravoure, d’intelligence stratégique et d’éclat. Son héritage perdure à travers les âges et les siècles.
Á ce jour Napoléon Bonaparte détient le record du plus grand nombre de triomphes militaires avec 56 victoires à son actif. Il surpasse ainsi des figures telles que le duc de Wellington, son vieil ennemi qui le battra à Waterloo, ou encore Jules César.
Pendant les conflits napoléoniens, son armée exceptionnelle a surmonté six coalitions et demi avant de finalement succomber lors de la bataille de Waterloo face à une 7ème coalition. Sa renommée et sa réputation grandiloquentes sont désormais incontestées. Des biographies de sa vie étaient écrites de son vivant dès 1796 notamment par des écrivains anglais qui racontaient ses batailles.
Dans un contexte historique marqué par la Révolution française qui a mis fin à plus d’un millénaire de monarchie, Napoléon s’est autoproclamé Empereur, inaugurant une nouvelle ère pour la France. Cette ascension remarquable de ses origines modestes à la création d’un Empire demeure une source de fascination et de débat.
Retour sur la genèse d’une légende
De l’anonymat corse à Premier Empereur
La Corse et la situation de la France
Retraçons l’histoire : nous arrivons dans la Corse de 1768, pendant des siècles l’île méditerranéenne était sous l’emprise de Gênes, cependant à la suite des soulèvements de 1729 des mouvements indépendantistes poussent Gênes à solliciter l’intervention française. Suite à des négociations complexes la France acquiert finalement la souveraineté de la Corse.
Un an plus tard, le 15 août de l’année 1769 marque la naissance de Napoléon Bonaparte dans une famille de la petite noblesse d’Ajaccio. Élevé avec ses frères et sœurs, il est envoyé à l’âge de 9 ans à l’école militaire de Brienne en Champagne. Malgré quelques tensions avec ses supérieurs il y excelle et poursuit ensuite ses études à l’Académie militaire de Paris en se concentrant sur l’artillerie, à seulement 16 ans il devient sous-lieutenant d’artillerie à Valence.
En parallèle, la France traverse une crise économique sévère exacerbée par les dépenses des guerres de 7 ans et d’indépendance américaine. Le mécontentement populaire est palpable. Le roi Louis XVI, confronté à ces difficultés, convoque les États généraux à Versailles, il regroupe des représentants du Clergé, de la noblesse et du Tiers État dans l’espoir de trouver une solution à la crise.
Louis XVI (1754 – 1793)
Etats généraux
L’Assemblée nationale émerge après des conflits internes dominés par le Tiers État. À Paris, des émeutiers s’emparent de la Bastille symbolisant le début d’une révolution bourgeoise et la fin de l’Ancien Régime. Les révolutionnaires abolissent les privilèges nobiliaires et rédigent la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Par la suite Louis XVI tente de s’évader vers un refuge royaliste mais il est capturé en route.
Initialement, les monarchies européennes observent la Révolution française de loin, y voyant un affaiblissement bénéfique de leur rival. Cependant, l’arrestation du roi les alarment, craignant la propagation des idées révolutionnaires jusque dans leur propre contrée. En effet, à cette époque la France est entourée de nombreux royaumes. La Prusse et l’Autriche par exemple s’unissent dans l’espoir de restaurer la monarchie française. Alors que le conflit éclate en France, l’état de l’armée française est préoccupant. Confrontée à l’avancée des forces alliées vers Paris, certains révolutionnaires, dans un accès de panique, se livrent aux exécutions de ceux opposés à la Révolution durant les événements sanglants de septembre 1792.
Cependant la situation se renverse avec un succès inattendu à la bataille de Valmy où les forces françaises repoussent les envahisseurs au-delà des frontières. Cette victoire redonne espoir aux révolutionnaires qui proclament la République et Louis XVI est exécuté, exacerbant la colère des monarchies européennes. La coalition contre la France se solidifie tandis que des conscriptions massives renforcent les rangs de l’armée française.
Le siège de Toulon
En parallèle, des soulèvements royalistes et contre-révolutionnaires plongent le pays dans de nombreux conflits internes. À Toulon, un groupe de royalistes prend le contrôle de la ville avec l’aide militaire des Britanniques. Après un échec initial des Français pour récupérer la ville, Napoléon Bonaparte est appelé pour remplacer le commandant d’artillerie blessé, sa stratégie consistant à prendre le contrôle des forts au sud et y installer son artillerie se révèle efficace permettant la reprise rapide de Toulon.
Cette victoire majeure de Napoléon lui vaut une promotion mais il perd son titre à la suite d’un changement de gouvernement à Paris en 1794. Il passe alors un temps incertain dans la capitale jusqu’à ce qu’une révolte royaliste éclate. Sa réponse décisive à cette rébellion où il ordonne de tirer sur les insurgés entraînant 300 morts cimente sa loyauté envers le nouveau régime. Sa réussite lui vaut le commandement de l’armée française en Italie.
La campagne d’Italie
Avant de s’engager dans la campagne d’Italie, Napoléon Bonaparte se marie avec Joséphine de Beauharnais, une veuve de Vicomte exécuté et mère de deux enfants ; dont il est profondément épris. Il rejoint ensuite son armée, en mauvais état, mais parvient à galvaniser ses soldats par son charisme, leur promettant les richesses du nord de l’Italie.
Face à lui, deux forces opposées, les armées piémontaises et autrichiennes. Conscient de sa position de désavantage numérique, Napoléon sait que leur union serait catastrophique pour ses plans. Il décide alors de les diviser en s’infiltrant en elles, afin de les affronter séparément. Le 10 avril, il lance son offensive, sa stratégie s’avère efficace, en peu de temps il parvient à soumettre le royaume de Piémont-Sardaigne.
Cet épisode démontre une nouvelle fois sa compétence en stratégie militaire. Quand Napoléon se savait attaqué, il attaquait systématiquement le premier, d’où l’adage :
« la meilleure défense, c’est l’attaque ».
Guerre contre l’Autriche
Lors de son affrontement avec l’Autriche, Napoléon impressionne l’armée ennemie par son attaque audacieuse, poussant les forces autrichiennes à se replier sur Milan et à disposer leurs troupes le long du fleuve Pau pour bloquer sa traversée. En réponse, Napoléon envoie une partie de son armée en diversion tandis que l’essentiel de ses forces franchit le fleuve plus à l’Est. Cette manœuvre menace de couper les lignes de communication autrichiennes, les forçant à se retirer de Milan sans engager le combat et à se diriger vers l’Est.
Pendant un an la rapidité de déplacement des troupes françaises et la division des forces autrichiennes permettent à Napoléon de maintenir l’avantage. Face à la menace croissante sur Vienne, l’Empereur d’Autriche est contraint de demander un armistice. Napoléon prend alors les rennes des négociations aboutissant à la signature du traité de Leoben suivi du traité de Campo-Formio.
Ces traités garantissent à la France l’annexion des Pays-Bas autrichiens et l’extension de ses frontières jusqu’au Rhin. En échange l’Autriche reçoit la République de Venise et reconnaît les nouvelles républiques italiennes établies par Napoléon.
Retour à Paris
En 1797, lors de son retour triomphal à Paris, Napoléon Bonaparte est célébré comme un héros. Le gouvernement envisageant de poursuivre les hostilités contre la Grande-Bretagne, le dernier adversaire de la France, lui suggère une invasion.
Toutefois, conscient de la suprématie navale britannique et des risques encourus, Napoléon propose une stratégie alternative : attaquer les Britanniques là où ils s’y attendent le moins. Il envisage de conquérir l’Égypte, ce qui pourrait menacer la précieuse colonie britannique des Indes.
Le gouvernement, voyant une opportunité de tempérer l’ambition et l’influence grandissante de ce jeune général, approuve le plan.